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Le Monde et Renaloo


Amiens, le 6 avril 2019

Chers Collègues,
Chers Amis,

Vous avez comme moi lu l’article publié dans le journal Le Monde du 2 avril 2019 concernant le supposé scandale financier et sanitaire de la dialyse en France avec un focus sur les pratiques sur l’Ile de La Réunion et une interview de la Présidente de Renaloo.

Il ne m’appartient pas de commenter le rapport préliminaire de la Chambre Régionale des Comptes sur l’AURAR, je n’en ai pas eu connaissance et ne connais pas suffisamment ce dossier. 

Le vrai scandale réside dans la publication par un quotidien dont la réputation et le sérieux sont reconnus, d’un article qui dénonce les supposées pratiques non déontologiques de l’ensemble d’une profession sans apporter la moindre preuve à ces allégations. Les propos rapportés par certains élus de la république sur le même sujet jettent injustement le discrédit sur toute une profession et contribuent à entretenir un climat de défiance envers les acteurs de santé, ne pouvant qu'accroitre l'angoisse et la détresse de patients souffrant de pathologies graves

Il serait nécessaire de rappeler que le traitement de l’insuffisance rénale chronique terminale a permis de sauver la vie de millions de patients dans des conditions qui n’ont cessé au fil des années de s’améliorer. C’est grâce au génie de nos Maîtres et au travail quotidien de chacun d’entre nous que ces progrès ont pu être réalisés. Aujourd’hui, nous traitons en France plus de 85 000 patients. Il est admis par tous que le meilleur traitement de l’IRC terminale est la transplantation lorsque celle-ci est possible. Il est également clair que beaucoup de patients ne sont pas transplantables parce que trop âgés (44 % des patients en dialyse ont 75 ans et plus) et que, malgré les efforts de l’Agence de la Biomédecine et des centres de transplantation, le nombre de prélèvements est insuffisant au regard de la liste d’attente. Le délai d’attente avant une transplantation est souvent long et le nombre de patients inscrits ne cesse de croître. Nous œuvrons tous pour proposer à nos patients le traitement le plus adapté.

S’il existe ici ou là des dérives, il faut les dénoncer et les condamner. Cependant, comme le souligne l’Assurance Maladie, celles-ci « ne concernent qu’une minorité de professionnels ». Il est illégitime d’amalgamer des dysfonctionnements observés dans tels ou tels centres à toute une profession.

L’interview réalisée par le même journal de la Présidente de l’Association Renaloo ne m’a pas surpris, les thématiques mentionnées sont les mêmes depuis les années et ne font que discréditer les responsables de cette association qui continuent à opposer les différentes techniques de suppléance de la maladie rénale qui sont en fait complémentaires, mais aussi les professionnels de santé aux patients. 

La SFNDT en a tiré des conclusions et a décidé de ne plus inviter Renaloo aux réunions qu’elle organise avec les associations de patients, en commençant par le Colloque organisé lors du prochain congrès de la Société à Nancy

Restons concentrés sur notre métier et restons dévoués aux patients qui nous font confiance.

Très amicalement,

Gabriel CHOUKROUN
 

 
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